Besançon et Pontarlier, deux villes du Doubs en proie à une crise immobilière, ont récemment été classées dans la « zone tendue » du zonage ABC par le gouvernement. Cette classification intervient suite à une augmentation rapide des prix de vente et de loyers mesurés par les indicateurs de suivi mis en place. Les élus locaux espèrent que cette mesure contribuera à calmer la crise du logement qui sévit dans ces deux communes.
Besançon, une ville attractive en manque de logements
Besançon, ville attractive où la demande en logements dépasse largement l’offre, fait face à une augmentation constante de sa population. Cependant, la ville n’a pas une offre de logements suffisante pour retenir ses habitants, qui se retrouvent contraints de s’installer à l’extérieur, contribuant ainsi à l’étalement urbain. La maire de Besançon, Anne Vignot, souligne également les 3 000 demandes de logement social en attente dans la ville, témoignant de l’urgence de la situation.
Pontarlier, une proximité avec la Suisse qui fait exploser les loyers
Pontarlier, située à proximité de la Suisse, est également confrontée à une forte demande de logements, notamment en raison de l’afflux de travailleurs frontaliers. Les loyers explosent et les demandes de logements sociaux sont en attente depuis un an et demi. Pour Thierry Hayotte, président de l’Association Pontissalienne d?aide aux travailleurs (APAT), l’entrée en « zone tendue » arrive un peu tard mais constitue tout de même une bonne nouvelle pour la ville.
Des mesures pour déverrouiller le marché immobilier
Le reclassement de Besançon et Pontarlier en « zone tendue » devrait entraîner différentes mesures visant à déverrouiller le marché immobilier et favoriser la construction de logements neufs. Parmi ces mesures, la mise en place de la loi Pinel, un dispositif d’incitation fiscale à l’investissement locatif, permettra aux investisseurs de bénéficier d’une réduction fiscale pouvant aller jusqu’à 21% du coût de l’opération. Cette mesure devrait attirer les promoteurs et les investisseurs, facilitant ainsi la construction de logements responsables. De plus, les acheteurs immobiliers pourront bénéficier de prêts à taux zéro à partir de janvier 2024.
Besançon et Pontarlier pourront également accueillir des logements locatifs intermédiaires, accessibles aux classes moyennes avec des loyers 10 à 15% plus bas que le marché locatif. Le bail réel solidaire (BRS) sera également étendu, permettant à un plus grand nombre de personnes de bénéficier de logements vendus ou loués à des prix inférieurs de 20 à 40%. Ces mesures devraient contribuer à augmenter l’offre de logements dans les deux villes.
Des projets de construction en vue
La municipalité de Besançon a prévu plusieurs vagues de constructions de logements, facilitées par les avantages de la « zone tendue ». Environ 600 logements verront le jour dans le quartier Grette-Brulard-Polygones, 200 seront construits dans les Hauts du Chazal et 150 au nord de la Gare Viotte. Cependant, les travaux ne devraient pas commencer avant 2025.
Le défi des logements vacants et des rénovations
Si le reclassement en « zone tendue » met l’accent sur la construction de nouveaux logements, certains critiquent l’absence de mesures concernant les logements vacants et les rénovations. La maire de Besançon, Anne Vignot, souligne cependant que dans le dernier Plan local d’habitat de la ville, l’objectif de rendre disponibles 560 logements par an, comprenant des rénovations et des sorties de vacances, a été fixé.
Le reclassement de Besançon et Pontarlier en « zone tendue » devrait permettre de débloquer le marché immobilier et favoriser la construction de logements neufs.
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